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CouvPocheIndispensables
J'ai créé ce blog lors de la sortie de mon livre "Les Indispensables mathématiques et physiques pour tous", Odile Jacob, avril 2006 ; livre republié en poche en octobre 2011 (achat en ligne) (sommaire du livre).
Je développe dans ce blog des notions de mathématiques et de physique à destination du plus large public possible, en essayant de susciter questions et discussion: n'hésitez pas à laisser vos commentaires!

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Indispensables astronomiques

Nouveauté octobre 2013, mon livre "Les Indispensables astronomiques et astrophysiques pour tous" est sorti en poche, 9,5€ (éditions Odile Jacob, éidtion originale 2009). Comme mon premier livre (Les Indispensables mathématiques et physiques), c'est un livre de notions de base illustrées avec des exemples concrets, s'appuyant sur les mathématiques (géométrie notamment) pour l'astronomie, et sur la physique pour l'astrophysique. Je recommande vivement sa lecture.

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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 21:45

Une récréation mathématique simple, pour se reposer de ce billet un peu ardu sur Liouville et les nombres transcendants (merci quand même Liouville de ta découverte!). Elle est empruntée parmi une bonne dizaine donnée par le magazine Tangente en son numéro de juin.

Soit un rameur qui emprunte une rivière dans le sens d'un fort courant, il va d'un point à un autre en 2 heures. Il retourne vers son point de départ, contre le courant cette fois-ci, en 3 heures. Il met donc 5 heures pour faire l'aller-retour. A supposer qu'il n'y ait aucun courant et qu'il rame toujours à la même vitesse, combien mettrait-il de temps pour faire cet aller-retour?

J'aime bien ce problème (aisé), il oblige à bien réfléchir du point de vue des notions physiques, et à bien poser les équations algébriques.

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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 21:13
Travaillant sur un projet de textes fondateurs de la science française (début du XIX° siècle) sur Internet, dans le cadre de science.gouv.fr, j'ai étudié deux pages du mathématicien Joseph Liouville (1809-1882), comptes-rendus de l'Académie des Sciences de mai 1844. Dans ces deux pages, Liouville découvre (au sens d'une véritable découverte) les nombres qui ne sont pas des irrationnels algébriques, et qui prendront plus tard le nom de " nombres transcendants ".
 
Figure : Avant Liouville, personne n'imaginait qu'il pouvait y avoir d'autres nombres , non algébriques (les nombres algébriques sont solutions d'un polynôme algébrique). Ils appartiennent aux réels R sans être dans les algébriques A: ils correspondent à la zone hachurée de la figure ci-contre.
 

 
Liouville commence par établir l'inégalité qui porte son nom.
 
Pour tout nombre algébrique x solution d'une équation algébrique de degré n>1 (c'est à dire tout nombre algébrique non rationnel), il existe une constante A, tel que pour tout nombre rationnel p/q, on a
 
Nous ne l'établirons pas ici (vous pouvez trouver la démonstration sur Wikipedia ; elle utilise le théorème de Rolle décrit dans un post précédent). La subtilité de l'inégalité tient dans la différence entre nombre algébrique irrationnel et nombre rationnel : elle découle du fait que, pour tout rationnel p/q, la valeur qnf(p/q), où f est le polynôme algébrique dont x est une solution, est un entier non nul, donc supérieur à 1 en valeur absolue...entre f(x) et qnf(p/q), il y a au moins 1, donc entre x et p/q il y a au moins quelque chose.
L'inégalité n'est pas très facile à interpréter en raison de la présence de qn au dénominateur: disons, en première approximation, qu'un nombre algébrique non rationnel " ne se laisse pas approcher de trop près par un rationnel ".

Mais Liouville va plus loin, et de manière elliptique, dans la dernière phrase de son article, donne des exemples de nombres non algébriques. Il observe que le nombre :

Est " trop bien approché " par les sommes partielles:
Examinons en effet la quantité:
Le premier 1 y apparaît à la position (N+1)! après la virgule, et d'autres 1 apparaissant après. On peut donc majorer cette quantité par exemple par le nombre où 2 apparaît à la position (N+1)! après la virgule, suivi de 0 après.
 
On voit aisément que, quel que soit n fixé, pour N grand cette quantité tend vers 0, et peut être rendue inférieure à toute constante A . C'est parce qu'on a pris les puissances factorielles au dénominateur qu'on obtient ce résultat. Ceci contredit l'inégalité de Liouville et permet de conclure que y n'est pas algébrique, donc transcendant. On notera au passage qu'un nombre algébrique irrationnel ne peut être " approché de trop prés " par des nombres rationnels (inégalité de Liouville), en revanche un nombre transcendant peut être ainsi " approché " par des rationnels.

Essayons d'imaginer maintenant ces différents ensembles : Q (rationnels) est dénombrable, A (algébriques) est dénombrable, A et Q ne se " mélangent pas " ; T (transcendants) est non dénombrable, les transcendants (ensemble dense) " s'approchent " de tous les rationnels et algébriques.

Le nombre:est le premier nombre transcendant connu, égal à 0,110001... , est appelé nombre de Liouville en hommage au " découvreur des nombres transcendants ".

Voir sur BibNum le texte de Liouville commenté par le mathématicien Michel Mendès-France.
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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 21:20

On connaissait l’argument diagonal, permettant de démontrer par l’absurde que le segment [0,1] est non dénombrable (page 30 de mon livre), ou intervenant dans le théorème de Gödel. Voilà une autre diagonale qui va nous donner du fil à retordre.

On prend un carré de côté 1, on divise chaque côté en n segments égaux, ce qui divise le grand carré en n² petits carrés, et on fait croître n vers l’inifini.

La ligne brisée violette, allant du coin A au coin B, est toujours de longueur égale à 2 : en effet, les segments horizontaux sont superposables au segment AC, de longueur 1, et les segments verticaux sont superposables au segment BC, de longueur 1.

Quand n augmente, cette ligne brisée reste de longueur 2, tout en se rapprochant de la diagonale du grand carré qui, elle, est de longueur Racine(2). Si on veut se convaincre que la ligne brisée tend vers la diagonale, il suffit de calculer l’espace entre elles. Cet espace se compose de 2n triangles rectangles isocèles de côté 1/2n ; cette surface vaut donc 2n x 1/8n² = 1/4n elle tend vers 0 quand n tend vers l’infini.

On a donc le beau paradoxe suivant : la ligne brisée de longueur égale à 2 est, à la limite n tendant vers l’infini, la diagonale de longueur Racine(2) = 1,414 !

Je mets en commentaire un essai d’interprétation de ce paradoxe apparent…il y a de la fractale là-dessous, non ?

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29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 11:09
En matière de sciences et d’enseignement (mon deuxième billet dans cette catégorie), j’ai découvert un petit livre aux Editions Raison d’Agir (groupe Seuil). J’aime bien cette collection, et ses ouvrages s’attaquant aux idées reçues (dans la même collection, j’avais cité en bibliographie de mon livre le remarquable Prodiges et vertiges de l’analogie, de J. Bouveresse, professeur de philosophie au Collège de France). Il s’agit du livre de Bernard Convert, sociologue au CNRS-Université de Lille : Les impasses de la démocratisation scolaire, sur une prétendue crise des vocations scientifiques (90p., 6€).
 
L’idée principale est que la désaffection envers les sciences à l’université est moins aiguë qu’on nous le dit, car il y eu substitution par les filières professionnalisantes mises en place par l’Université. Je résume ici les idées originales retenues de cette lecture :
- La désaffection universitaire ne concerne pas uniquement la science, mais l’ensemble des " disciplines théoriques " (lettres, histoire, sciences humaines,….)

    - Les bacheliers S restent ceux qui ont le plus grand choix : quand des filières nouvelles se créent (enseignements supérieurs professionnalisés), il y a mécaniquement baisse des inscriptions en faculté générale ; en effet seuls les bacheliers S ont la capacité de s’inscrire en faculté de sciences.

    - Les lycéens sont à la recherche de filières sélectives : les filières professionnalisantes sont choisies " non parce qu’elles sont associées à des débouchés précis, mais parce que leur caractère sélectif à l’entrée apparaît synonyme de débouchés professionnels plus sûrs ".

    - Un bémol pour la physique-chimie : avant 1995 le bac C était indifférencié math-physique-chimie, la création d’un bac S avec quatre options (math, physique-chimie, SVT, sciences de l’ingénieur) a fait décroître les inscriptions en enseignement général de physique-chimie en faculté. On a reporté une forme de sélection plus en amont : l’option Math (qui reste la " voie royale ") et l’option Physique-Chimie attirent en Terminale des jeunes aux profils et ambitions très différentes. "Choisir P-C, c'est souvent reculer devant les maths"!

    - On observe un intérêt accru pour les sciences de la vie, et l’inscription en faculté de médecine : l’image du chercheur biologiste à l’Institut Pasteur est plus valorisée que celle du chercheur en physique au CERN.

    - Eléments de comparaison internationale : même phénomène aux USA, on observe une augmentation des filières droit, santé, gestion, au détriment de sciences, lettres. En Allemagne, les inscriptions de physique-chimie en faculté sont très dépendants des signaux donnés par les branches industrielles (ex. BASF pour la chimie, Siemens pour la physique) : s’ensuit une série de coups d’accordéon sur les inscirptions, correspondants aux manques et trop-pleins successifs d'emploi de ces branches industrielles.

    D'autres éléments plus détaillés sur ce livre, ici.

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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 15:46
Deux " paradoxes " que j’ai découverts récemment, et que je souhaite vous faire partager.
 
L’un est le paradoxe de Goodman qui m’amuse beaucoup ; il porte le nom de Nelson Goodman (1906 –1998), philosophe américain. Dans ce paradoxe, on invente un nouveau mot de la langue française, la couleur " vleu " qui signifie " vert jusqu’à une certaine date future t, et bleu au-delà de cette date ".
Alors maintenant réfléchissons, une émeraude, c’est vert ou c’est vleu ? " Toutes les émeraudes sont vertes " équivaut-il à " Toutes les émeraudes sont vleues " ?
L’autre est le système d’enchères à la Vickrey, du nom de l’économiste américain William Vickrey (1914-1996, prix Nobel d’économie 1996). Dans ce système à plis fermés, le lot est attribué au plus offrant, mais au prix donné par le second enchérisseur. Vikrey a démontré, en théorie des jeux, que ce système était optimal pour l’acheteur et le vendeur ; esquissons un exemple. Vous achetez aux enchères…disons…une fausse émeraude, pour laquelle vous pensez que le juste prix est 1000 euros. La question pour vous est : " Dois-je proposer 900 euros (stratégie A) ou 1000 euros (mon juste prix, stratégie B) ? "
1er cas : la deuxième offre après la mienne était de 800 euros ; j’obtiens l’émeraude à ce prix suivant le système Vickrey ; les stratégies A et B sont équivalentes.
2° cas : la deuxième offre est de 950 euros ; en stratégie A j’ai perdu l’objet alors qu’il est adjugé en-dessous de mon juste prix ; en stratégie B j’obtiens l’objet à 950 euros, ce qui reste une aubaine par rapport à mon juste prix.
3° cas : il y a une offre supérieure à 1000 euros, dans les deux stratégies je perds l’objet.
Donc la stratégie B est au total plus avantageuse que la stratégie A : c’est ainsi que le système Vickrey conduit les acteurs à proposer leur juste prix.
 
A signaler que ce système est utilisé par Google dans la vente de ses espaces publicitaires sur sa page de recherche.
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29 avril 2007 7 29 /04 /avril /2007 09:08
Stephen Hawking, l’astrophysicien britannique, grand vulgarisateur de cette science, par ailleurs gravement handicapé depuis l’âge de vingt ans, a, comme vous l’avez peut-être appris, expérimenté le 26 avril l’apesanteur dans un Boeing. J’ai cherché à comprendre cette expérience fascinante car elle se fait avec des avions commerciaux (Boeing dans ce cas, ou Airbus chez Novespace, ou Falcon au Canada, etc.), et à l’altitude des vols commerciaux, entre 7 et 10 000 mètres !
L’image et le site de l’Agence spatiale canadienne expliquent le principe du vol parabolique : sur la phase ascendante à plus de 45°, les moteurs sont poussés de manière à annuler progressivement l’effet de la portance (un peu comme au décollage à forte puissance d’un " appareil à essor vertical ", hélicoptère ou même fusée). Arrivé en haut de la courbe, avec portance quasi-nulle, l’avion peut ainsi se mettre en chute quasi-libre (quasiment à l’accélération de la pesanteur terrestre pour l’avion et ses passagers) pendant une vingtaine de secondes. Bien évidemment les moteurs ne sont pas totalement coupés (on ne redémarre pas un avion comme une voiture en mettant le contact !), et par ailleurs au cours de la descente l’avion récupère progressivement de la portance, d’où le fait que la descente n’est pas verticale.
Mais c’est bien une chute quasi-libre qui se produit, on vérifie d’ailleurs les lois de Galilée de la pesanteur terrestre du haut de sa Tour de Pise (voir précédent post) : avec ½ gt², en une seconde on chute de 5 mètres, en cinq secondes on chute de 125 mètres (soit 5m * 5²), en vingt-cinq secondes on chute de 3 125 mètres (soit 5m * 25²), ce qui correspond en gros au passage de l’avion d’une altitude de 10 000 à une altitude de 7 000 mètres.
 
L’image ci-contre (site ZeroG organisateurs de l’expérience), en dehors de son caractère émouvant avec Hawking, me paraît être un concentré de science. J’y vois la pomme de Newton, j’y vois aussi l’expérience de pensée d’Einstein de 1907 sur le " principe d’équivalence ", prélude à la relativité générale, l’image de l’homme qui ne sent plus son poids dans un ascenseur en chute libre.
 
On connaissait ce type d’images d’ " apesanteur " dans des navettes spatiales, ou sur la Lune avec un champ de gravitation six fois moindre que sur Terre. Là, avec Hawking, nous sommes à une altitude de 7 à 10 000 mètres, altitude à laquelle nous ne sommes pas en apesanteur dans les vols commerciaux normaux, sans ces conditions spéciales de montée et de descente. Quoique…si vous avez déjà expérimenté un " trou d’air " à haute altitude en prenant l’avion, c’est le même principe : dans une zone de fortes turbulences, l’avion descend d’un seul coup de cent mètres, et vous sentez que votre ceinture de sécurité vous est utile !
 
Pour en savoir plus sur cette expérience, le site ZeroG et le site Agence spatiale canadienne.
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13 avril 2007 5 13 /04 /avril /2007 20:57

On connaît bien la chaîne alpine italienne des Dolomites, entre Belluno et Bolzano, au nord de Vicence (photo)…

On sait moins que dolomie désigne une roche, de formule chimique, CaMg(CO3)2, carbonate double de magnésium et de calcium, différente du calcaire principalement composée de carbonate simple de calcium CaCO3(et d’un peu de carbonate simple de magnésium MgCO3) : la particularité de la dolomite est d’agréger calcium et magnésium en un carbonate double…

On sait encore moins que la dolomie doit son nom au français Déodat Gratet de Dolomieu (1750 –1801), un des premiers géologues français. Dolomieu s’aperçoit que cette roche était un calcaire très particulier, puisque très peu effervescent à l’acide, à la différence du calcaire courant : c’était une découverte puisque personne n’avait caractérisé cette roche avant lui. Dolomieu sera Inspecteur des Mines, professeur de géologie à l’Ecole des mines, membre de l’Institut, participant à la campagne napoléonienne d’Egypte en 1799.

(biographie de Dolomieu sur le site annales.org)

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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 20:27
Lors d’un précédent billet (Maths et magie ), j’évoquais le tour de cartes que me faisait mon grand-père, peut-être à l’origine de mon intérêt pour les maths. A la lecture d’un livre de vulgarisation, je me rends compte qu’un des autres jeux qu’il m’a appris, celui de la maisonnette, est hautement mathématique !
Il me disait : trace la figure ci-dessous en passant une seule fois par chaque trait et sans lever le crayon, qu’il me prêtait d’ailleurs pour le faire. Essayez !

C’est à la lecture du récent livre de Marc Chemillier, Les mathématiques naturelles (Odile Jacob mars 2007) que je réalise que ce jeu est à rattacher à la théorie des graphes…
L’unique moyen de réussir le jeu de la maisonnette est de commencer par un sommet d’ou partent un nombre impair de traits (en bas à droite ou en bas à gauche, cf. figure), pour arriver à l’autre sommet d’où partent un nombre impair de traits. En effet, pour un point de passage (pas le point de départ ni le point d’arrivée), il est nécessaire que de ce point partent un nombre pair de traits : à chaque fois que le tracé y arrive, il doit en repartir…donc un nombre pair.

C’est le mathématicien suisse Euler (1707-1783), de la naissance duquel nous célébrons cette année le tricentenaire, qui fait la théorie de ce que l’on appellera les cycles eulériens, en nous disant : un tracé peut être parcouru ainsi si et seulement s'il possède zéro ou deux sommets d'ordre impair (d'ouù partent un nombre impair de traits).
Merci à Marc Chemillier de nous avoir donné cet exemple, qui sort des sentiers battus, alors que pour les cycles d’Euler nous est systématiquement donné le problème des sept ponts de Königsberg ! (notons que Chemillier essaie aussi de le transposer dans l’environnement lutécien de l’île de la Cité et de l’île Saint-Louis…)
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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 08:09

Encore une nouvelle rubrique, après la rubrique Le saviez-vous? créée début mars: je la consacre à l'enseignement des sciences. Je ne suis pas spécialiste du sujet (bien d'autres blogs et sites existent), mais je sais qu'un certain nombre de professeurs de maths et de physique du secondaire ont bien voulu s'intéresser à mon livre et consultent mon blog.

A ce propos, en cette fin de trimestre civil, j'en profite pour faire le point sur l'audience du blog; fin décembre en conclusion d'un post, j'indiquais 100 à 120 lecteurs quotidiens pour 300 à 400 pages vues, vous êtes maintenant en moyenne 140 à 150 par jour, avec 500 pages vues en moyenne.

Enseignement des sciences, donc, une nouvelle rubrique.Grâce au blog Mathéphysique de F. Besnard, j'ai pris connaissance d'un document très intéressant, daté du 5 mars 2007, sur le site "Sauvons les lettres". C'est un document de 14 pages, non signé (l'auteur explique pourquoi dans le texte), comparant à quinze ans d'intervalle les sujets du baccalauréat de physique, entre 1990 et 2006.

C'est assez édifiant. Je ne souhaite pas rentrer sur ce blog dans le débat sur l'enseignement de la physique, j'ai simplement remarqué, en donnant très occasionnellement des cours de physique à un fils d'amis en Terminale, la pauvreté intellectuelle du manuel, notamment sur la partie ressorts, pendules, oscillations forcées qu'évoque le document ci-dessus. Comme celui-ci le souligne, seul le cas du ressort horizontal (pour éliminer le poids de la masselotte) est évoqué...

Si je fais un historique très sommaire: de tout temps dans la France cartésienne, et compte tenu du poids fort de l'école de mathématiques française, un enseignement de la physique sans doute trop basé sur les mathématiques; à partir des années 1990, suite à divers mouvements (nous ne rentrerons pas dans les détails), un contrepied total (comme en maths contre la théorie des ensembles) est pris, avec prépondérance de l'expérimental dans les manuels. Mais pas une physique expérimentale, proche des phénomènes naturels, mais une physique d'applications numériques sans interprétation....

 

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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 15:26

Saviez-vous que le n° INSEE (ou n° de sécurité sociale, ou n° NIR) fait intervenir la bonne vieille division euclidienne? Il s'agit de la clef de contrôle, les deux derniers chiffres isolés après le numéro à treize chiffres proprement dit. Prenons un numéro INSEE  (numéro fictif que j'ai inventé puisqu'il comporte un treizième mois):

1 62 13 45 044 056

Faisons la division euclidienne par 97 de ce nombre de 13 chiffres (tableau Excel):

1 621 345 044 056 = 16 714 897 361 * 97 + 39

La clef de contrôle (deux derniers chiffres) est égale à 97 moins ce reste, soit 97 - 39 = 58; le numéro complet est donc:

1 62 13 45 044 056   58

Pourquoi 97? parce que c'est le plus grand nombre premier inférieur à 100 (les restes de division seront toujours à deux chiffres).

Essayez avec votre numéro INSEE!

(si besoin est téléchargez un petit tableau Excel pour vérifier)

C'est un code détecteur d'erreur (les deux derniers chiffres peuvent permettre de voir s'il y a une erreur dans le numéro INSEE lui-même); c'est une partie des codes correcteurs d'erreur, branche des mathématiques au service de l'informatique et de l'internet: certains codes peuvent non seulement détecter une erreur (un 0 qui est devenu 1 ou l'inverse) dans une suite de bits 0 ou 1, mais savoir sur quel bit cet erreur porte, et donc le rectifier puisque le choix est binaire.

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Alterscience (janvier 2013)

Mon livre Alterscience. Postures, dogmes, idéologies (janvier 2013) détails.


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Récréations mathéphysiques

RécréationsMathéphysiques

Mon dernier ouvrage est sorti le 14 octobre 2010 : Récréations mathéphysiques (éditions Le Pommier) (détails sur ce blog)

Einstein, un siècle contre lui

J'ai aussi un thème de recherche, l'alterscience, faisant l'objet d'un cours que j'ai professé à l'EHESS en 2008-2009 et 2009-2010. Il était en partie fondé sur mon second livre, "Einstein, un siècle contre lui", Odile Jacob, octobre 2007, livre d'histoire des sciences (voir billet sur ce blog, et notamment ses savoureux commentaires).

Einstein, un siècle contre lui